Parlons un peu de notre modèle économique, et faisons un peu d’esprit critique dans la foulée (bonjour la déformation professionnelle).
Trois modèles possibles
Sur internet, il y a une bonne dizaine de manières de financer une entreprise. Pour un site de notre espèce, qui produit de la matière grise, il y en a 3, schématiquement :
1) Se financer par la pub
2) Se financer par des contenus payants (par exemple, un cours en ligne)
3) Le financement participatif
Mais, objecterez-vous en ouvrant une parenthèse non dénuée de fondement, on peut aussi faire ça pour la bonne cause. C'est vrai, mais on objectera en retour, en paraphrasant Lacan qui disait que "le réel, c’est quand on se cogne", que le réel de l'entrepreneur, c’est quand on doit payer son loyer. Il nous faut donc gagner des sous, au moins un peu.
Revenons à notre alternative :
- Soit on fait de la pub, et on vend les produits des autres (la pub, ça n’est que toucher une commission sur le produit qu’un autre vous vend)
- Soit on vend notre propre produit
- et éventuellement, on fait appel au soutien des gens
Pourquoi on veut se financer sans la pub
Commençons par dire qu’aucun de ces trois modèles de financement n’est meilleur que l’autre. Ce sont juste trois manières de concevoir les choses.
Pour notre part, on a choisi le deuxième et le troisième modèle sans hésiter, pour plusieurs raisons :
1) On a la main sur la qualité de ce qu'on vend
Quand on choisit de se financer par la pub, on accepte l’idée de toucher une commission sur un produit vendu par un tiers. Et si ce produit est une sauce tomate bourrée de pesticides ou une paire de chaussures fabriquée par des petites mains au Bangladesh... on n'y peut pas grand chose.
Alors que quand on vend notre cours en ligne, on peut s’assurer qu’il est bon, qu’il est utile, qu’il vous aide, et que vous en avez pour votre argent.
2) On est indépendant de la quantité
Financer un site par la pub n’est possible que si on a beaucoup de trafic (ou alors on gagne 27€ par mois). Ce qui n’est pas problématique en soi, mais incite davantage à écrire des articles à clic facile. Quand on dépend de la pub, on doit absolument faire du volume pour survivre, et donc, écrire des choses dont on sait que beaucoup de gens les liront, et facilement. En clair, il vaut mieux écrire un article de 400 mots sur “Comment améliorer sa culture générale facilement en une semaine” que de faire un vrai papier de fond de 2 ou 3000 mots, qui sera plus intéressant, mais touchera moins de gens. Le financement par la pub rend ce deuxième choix très difficile.
3) On est en accord avec nos principes
“If it’s free, then you’re the product”. Cet adage du milieu de la pub depuis les années 70 résume le mieux l'idée.
"Réfléchissons deux minutes". En France, les entreprises ont déboursé 4,9 milliards d’euros pour la pub sur internet en 2018. Et alors quoi, elles ont fait une perte de 4,9 milliards ? Non. Donc, qui a payé ? Nous. Juste, c'est intégré dans le prix.
Qu'on se comprenne, on ne dit pas que c'est mal. On dit juste que la pub n'est pas gratuite, et que les sites qui font du contenu dit "gratuit" sont gratuits comme nous on est nonces apostoliques.
En conclusion
Long story short : le modèle “gratuit” financé par la pub ne nous convient pas. On a donc choisi, d'une part, de vendre des cours en ligne, élevés au grain, en extérieur, et sans antibiotiques. Et d'autre part, de faire appel au soutien de tout le monde. A propos de soutien, on ne résiste pas à faire cette transition magnifique : https://fr.tipeee.com/lespritcritique/